Par Millicent Zighe
Selon un nouveau rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, près de la moitié des 200 000 réfugiés burundais en Tanzanie devraient rentrer chez eux d’ici la fin de l’année.
Les conditions de vie délabrées dans les camps et le manque de pièces d’identité empêchent les réfugiés d’accéder aux services de base, obligeant au moins 96 000 exilés à choisir de rentrer au Burundi. La Tanzanie a depuis lors révoqué le statut de réfugié automatique des Burundais et fermé ses frontières, ce qui rend difficile l’entrée des Burundais dans le pays. Les enfants nés de réfugiés en Tanzanie, par exemple, n’ont pas d’acte de naissance.
On estime que 400 000 personnes ont fui le Burundi pour se rendre en Ouganda, en Tanzanie, en République démocratique du Congo et au Rwanda, pays voisins, après que le président Pierre Nkurunziza a été élu pour un troisième mandat controversé en 2015. Le nombre de réfugiés a depuis diminué, certains choisissant de rentrer chez eux, citant des conditions de vie défavorables. .
Les services de protection de l’enfance ont été instamment priés de réagir au nombre insuffisant d’espaces amis des enfants, au manque de capacité de surveillance des enfants placés en famille d’accueil et aux risques persistants de violences sexuelles et sexistes ainsi que de mariages précoces forcés. Selon le Plan régional d’intervention pour les réfugiés du Burundi 2019 – 2020, les taux d’abandon scolaire sont élevés: moins de 10% des enfants en âge de fréquenter l’école secondaire sont inscrits. Les salles de classe sont surpeuplées et en proie à une pénurie d’enseignants qualifiés. Des lacunes importantes existent également en matière d’assainissement et d’hygiène. La distribution de savon reste insuffisamment faible, chaque ménage recevant une barre de 250 grammes par mois.
La Tanzanie a été accusée d’imposer des restrictions aux réfugiés dans les camps de Mtendeli, Nduta et Nyagurusu. Par exemple, les jours de marché ont été réduits de trois à un par semaine, ce qui limite les moyens de subsistance des réfugiés. La liberté de circulation des réfugiés est également limitée. Ceux qui se plient à cette politique ont été arrêtés.
Les autorités tanzaniennes auraient menacé et maltraité physiquement des réfugiés dans des camps. Les conditions de vie sont devenues si pénibles, poussant beaucoup à demander la réinstallation dans d’autres pays.
Le bois de chauffage est la principale source de combustible de cuisson dans les camps, mais il n’est pas facilement disponible. Les réfugiés doivent chercher du bois de chauffage sur les terres de la communauté hôte voisine, ce qui peut souvent générer des affrontements.
Les conditions strictes imposées aux réfugiés en Tanzanie contrastent fortement avec la situation au Rwanda, en RDC et en Ouganda. Les autorités tanzaniennes ont parfois accusé des réfugiés burundais d’avoir commis des crimes tels que vol, vol et banditisme.
En 2017, le président tanzanien John Pombe Magufuli et le Nigérian Nkurunziza ont exhorté les réfugiés à rentrer chez eux. Le HCR et les deux pays ont lancé un programme de rapatriement librement consenti qui a depuis permis à plus de 30 000 réfugiés de rentrer chez eux. À la fin de 2018, le HCR a signalé que 20 000 réfugiés avaient adhéré au programme ciblant 72 000 Burundais. Le HCR met en garde que la situation au Burundi reste complexe et donc pas idéale pour le retour.
Le plan d’aide aux réfugiés burundais vise à garantir aux exilés un accès au territoire, à l’assistance humanitaire, à des solutions durables et à l’autosuffisance. Son objectif est de préserver un accès égal et sans entrave à l’asile territorial et à la protection, de promouvoir la pleine jouissance des droits et de préserver le caractère civil de l’asile. Il souhaite également permettre l’accès aux services essentiels conformément aux normes internationales minimales, veiller à ce que les systèmes de protection soient renforcés et que les réfugiés et les rapatriés puissent jouir de tous leurs droits, notamment en matière de sécurité et de protection, de protection de l’enfance, de protection contre la violence sexuelle et sexiste et contre les discriminations communautaires. protection basée, entre autres objectifs.